Lulu Rouge - Bless You

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Auteur: NDrake
Évaluation:
Thursday, 26 April 2018
Froid et sans faille, le duo danois Lulu Rouge s’offre un premier album en forme de messe noire à la beauté toute scandinave.
Le Danemark est une monarchie et si, pour l’instant, à Copenhague, c’est Trentmøller qui est assis sur le trône (il a d’ailleurs produit quelques morceaux de Bless You), Thomas "DJ T.O.M" Bertelsen et Torsten "Buda" Bo Jacobsen font office de très sérieux prétendants.
Le morceau d’ouverture, "Melankoli", annonce tout de suite la couleur ; noire, comme celle du trou qui s’apprête à vous absorber. A peine lancé, le duo fait preuve d’une maîtrise ahurissante vous empêchera de décrocher de l’album avant la dernière note. Premier coups de violons, vite rejoins par la voix d’Alice Carreri Pardeilhan, l’assemblage est parfait, la textures sonore incroyablement dense.

"It’s only raining because of you,
I’ll drink the water if you do.
They’re softly fallin’,
Close your eyes and see,
They’ll keep on dancing, for me."

Lulu Rouge… Bless You… cette photo en noir et blanc sans légende, il semblerait que tout ait été fait pour surprendre l’auditeur qui, poussé par la curiosité, se retrouvera soudainement face à 53 minutes de basses (très) profondes servant une tech house deep techniquement irréprochable. Du frénétique et anxiogène "Lulu’s Theme" au dub-esque et minimale "Thinking Of You" sur lequel Tuco pose sa voix, tout ici regorge d’ambiances métalliques lorgnant du côté de la minimale berlinoise.
Lulu rouge propose des compositions qui, loin d’être uniformes et introverties (la "Sweeter Than Sweet" peut-être orientée club, l’angélique "Ninna Ninna" avec de nouveau Alice Carreri Pardeilhan au chant, la bande son idéale d’une fuite nocturne qu’est "Runaway Boy"), sauront aller au delà des limites étroites du genre tout au long de cet album très intense qui, malgré seulement 10 pistes, ne se laissera pas oublier. Antoine de Saint-Exupéry disait qu’"il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher", ce n’est pas les auditeurs de Bless You qui le contrediront.
Qui aurait pensé que les basses fréquences, une fois domptée, seraient d’autant plus majestueuses ?

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