Album indispensable pour les amateurs de bon vieux Rap new-yorkais de la seconde moitié des années 90, "Silent Weapons For Quiet Wars" est le premier album de Killarmy, la plus célèbre affiliation du Wu-Tang Clan, sorte de deuxième cercle entourant les 9 MC principaux, antichambre de la gloire. Adeptes des voix douces posées sur des productions léchées, passez votre chemin.
Du nom d’un document dactylographié de 1986 émanant d’une organisation inconnue et se présentant comme un protocole de manipulation des masses au moyen de techniques non violentes baptisées métaphoriquement "armes silencieuses", l’album regorge de beats minimalistes extrêmes et sans concession produits en majorité par 4th Disciple, le reste l’étant par le maître The RZA.
Divisé en quatre parties : "nuclear", "chemical", "mental" et "physical" et évoluant autour d’une thématique très militaire, "Silent Weapons For Quiet Wars" s’approche de la perfection, si c’était un fondant au chocolat ce serait votre grand-mère qui l’aurait fait !
C’est l’album dont quelqu’un pourrait ne pas vous parler uniquement par désir de le garder pour lui… Killarmy y déploie une envie de montrer au monde ce qu’il a dans le ventre et une palette d’émotions et de rage qui ferait passer un gang bang interracial par une petite romance légère. Reprenant à son compte la base rythmique des débuts du hip-hop hardcore, mais balancée avec la puissance électronique qui s’affirme à l’époque, chacun pourra y trouver son compte parmi les classiques que sont "Dress To Kill", "Clash Of the Titans", "Blood For Blood", "Wake Up", "Fair, Love & War", "Full Moon" ou "Swinging Swords" (et son sample dément de "Swing! Brother, Swing!" de Billie Holiday).
Suivant directement le somptueux titre d’ouverture "Dress To Kill" dans lequel Killarmy se présente sans détour comme un groupe terroriste, "Clash Of the Titans" convoque dans l’ordre ShoGun Assasson, 9th Prince, Dom Pachino, Streetlife et Beretta 9 pour une démonstration de ce que le rap qui a des choses à prouver a de meilleur à offrir. Le groupe, assoiffé de reconnaissance, a l’ambition affichée de rivaliser avec les meilleurs et d’accéder à l’air raréfié des sommets, en revendiquant toutefois que ses membres restent des guerriers apôtres d’une violence très terre à terre balancée sur des samples exhumés d’un cimetière dont on aurait oublié l’emplacement.
Le sample de "Clash Of the Titans" d’ailleurs, parlons-en ! Arraché du trou noir de l’Histoire par un 4th Disciple au talent défiant toute logique et au courage inébranlable l’ayant conduit jusqu’aux tréfonds de la pop lyrique, il est issu de "Celeste Aida" (à partir de 1:45) du groupe 101 String, paru sur l’album "Opera Without Words" en 1958… et celui-là, je vous l’assure, il fallait aller le chercher ! L’ajout d’un piano dissonant a pour résultat un beat qui secoue les entrailles, soit vous oubliez le son juste après l’avoir écouté soit il vous marque les tympans au fer rouge, c’est le truc qui prend à la gorge, le morceau crade à enregistrer quand il ne reste plus que 3:40 à vivre.
Attachant à plus d’un titre, cet album n’est pas "bon" ou "mauvais", il est une flèche qui peut vous transpercer le cœur (d’où le faible niveau d’objectivité de cette chronique). Il se clôt sur un "5 Stars" qui ne ressemble en rien à un épilogue, Killarmy rempilera d’ailleurs dès l’année suivante pour un "Dirty Weaponry" plus mature mais tout autant recommandable.
Killarmy - Silent Weapons for Quiet Wars
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Killarmy | 03:36 | ||
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Killarmy feat. Street Life | 03:38 | ||
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Killarmy | 04:12 | ||
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Killarmy | 03:50 | ||
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Killarmy | 02:27 | ||
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Killarmy | 04:13 | ||
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Killarmy | 01:09 | ||
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Killarmy | 04:59 | ||
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Killarmy | 04:06 | ||
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Killarmy | 03:49 | ||
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Killarmy | 03:31 | ||
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Killarmy | 04:06 | ||
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Killarmy | 03:41 | ||
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Killarmy | 04:48 | ||
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Killarmy | 03:53 | ||
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Killarmy | 04:28 | ||
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Killarmy feat. Masta Killa | 04:12 |
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