Histoire d’enterrer définitivement la soupe radiophonique (on déposera des fleurs sur les tombes de ceux tombés sous les balles de Fun radio), montez le son pour profiter pleinement de ce single bien trempé sorti à l’occasion d’une escapade solo de Mala, moitié du duo Digital Mystikz fondé avec Coki.
Qu’avons-nous à opposer à cette mentalité collective glorifiant le consumérisme individuel et au matérialisme d’aujourd’hui ? Au désespoir et au nihilisme qu’ils fabriquent ? A la misère symbolique et sociale qu’ils nourrissent ? A défaut de religion ou d’utopie, il reste l’art et la culture, et tout ce qu’ils ont la capacité de permettre et d’inventer : des liens sociaux plus riches, de l’estime de soi, un surcroît d’humanité et, surtout, un enrichissement de ses perceptions.
Mala, c’est le fondateur touche à tout du label Deep Medi, source intarissable d’albums incroyablement bien produits depuis 2006. Deep Medi rassemble des producteurs qui ont en commun de garder à l’esprit ce qui définissait le dubstep en premier lieu, ce qui faisait qu’il était ce qu’il était avant sa récupération. Les différentes productions du label sont ainsi restées fidèles à ce son du dubstep originel, au-delà des pièges tendus par les modes.
Se disant privilégié de pouvoir présenter lors de ses sets des compositions nouvelles et des raretés méconnues, Mala propose une musique censée et intemporelle qui n’arrivera, pour son écrasante majorité, jamais à l’oreille du grand public, ni de Jason Derülo (c’était gratuit je sais). Après un "Changes" ultra classique qu'on ne présente plus, arrive "Forgive", un beat guerrier en accord parfait avec une ligne de basse profonde pour une montée irrésistible qui dissiperait n’importe quel brouillard assombrissant l’horizon.
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